Licenciements: "L'État a les moyens d'agir mais refuse de le faire", assure Sophie Binet de la CGT

Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du Travail (BIT) a progressé de 0,1 point de pourcentage au premier trimestre 2025 pour atteindre 7,4%, a annoncé ce vendredi l'Insee. "Il va augmenter parce qu'il y a une accélération, depuis 1 an, des plans de licenciement et le gouvernement est dans le déni", déplore sur RMC-BFMTV la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Emmanuel Macron a "expliqué mardi que les licenciements étaient un mal nécessaire. C'est un énorme problème, l'État a les moyens d'agir mais refuse de le faire", a-t-elle poursuivi. La patronne de la centrale a prôné un conditionnement des aides publiques, notamment contre les entreprises qui "font des bénéfices". "On pourrait interdire les licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices", a ainsi proposé Sophie Binet.
"Quand on ferme une usine ou un service public, on fait élire l'extrême droite, et c'est ça que fait Emmanuel Macron", a aussi estimé Sophie Binet. "C'est pour cela que nous sommes en colère."
Elle a d'ailleurs rappelé que la CGT demande un "moratoire sur les licenciements "afin de "permettre aux salariés de construire des projets de reprise avec les pouvoirs publics."
Jeudi, ArcelorMittal a écarté tout abandon du projet de plan de suppressions de 636 postes pour la France, dans les fonctions support et dans la production mais a promis un investissement dans un premier four électrique, sur son site de Dunkerque, pour un montant d'environ 1,2 milliard d'euros". "C'est le rapport de force qui paie", a estimé Sophie Binet, qui a appelé à "beaucoup de prudence" concernant les annonces du sidérurgiste, qui ne sont pas encore entérinées.
"Il faut arrêter d'être forts avec les faibles et faibles avec les forts", lance Sophie Binet

Mardi, la secrétaire générale de la CGT a exhorté le chef de l'Etat, en face d'elle sur le plateau de TF1, à nationaliser ArcelorMittal. Emmanuel Macron a balayé cette hypothèse. "Nous continuons de penser que c'est la meilleure solution", a-t-elle assuré ce vendredi. "L'Etat doit transformer son aide en entrée en capital afin de penser sur les décisions stratégiques et reprendre la main sur la production de l'acier", a plaidé Sophie Binet.
Toujours afin de préserver la production et les emplois en France et en Europe, elle a de nouveau appelé le gouvernement à "conditionner les droits de douane aux normes sociales et environnementales" des entreprises et ce "afin de protéger l'économie du dumping social." Et d'appeler de nouveau à l'augmentation des salaires, car ces derniers "n'ont pas retrouvé leur niveau de 2020", ce qui explique selon elle la baisse de la consommation.
RMC